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Lisa Gardners paintings are a visual metaphor of memory. Her alphabet of abstract signs; painted, written or scratched on paper or canvas are reminiscent of the traces left by man on the walls of prehistoric caves, stone, plaster or wooden walls, by children drawing in chalk on city sidewalks. Memory as manifested in the palimpsest of ancient walls, in the layers of time, the passing of one generation to another, glimpses or fragments, moments of lives. At times clearly distinguishable, at others faded or obscured, the traces appear, disappear, reappear through the successive layers of the surface. In the mid-90s, Gardner introduced words in her work, excerpts from texts which evoke memory and the passage of time such as William Faulkners The Sound and the Fury or the Passover Haggadah (a sacred Hebrew text reread each year during the Passover Seder).
When Ice Meets Fire
With perfect limpidity,
LISA GARDNER completely hides from us the volcanic forces which preside in
the final phase of her creation: « cold » shapes evoking
transparency, glass, cristallinity.
When we know the technique of scratching, the superposing of shapes and materials,
the unremitting effort of the artist at her forge to create these beautiful
cristal-like shapes this story could be compared to that of Vulcan fanning
an ember which would split into figures drawn by skates heated white-hot on
a pure block of ice on a quest for perfection.
I personally read purity, lightness and liberty within rigorous self-restraint.
Sylvie Reymond-Lépine, Curator
Musée dArt Moderne de la Ville de Paris, February, 1992
Exhibition 'Mi Canto'
Laid down on its support
in apparent tranquility, the paint on Lisa Gardners canvasses appears
to be applied as a principle. Over the original white, that of not only the
page but also white confusion, interference of colors, scratches arise like
static at times producing sonorous impressions, at others musical impressions
resulting from the organization of these sounds.
One could imagine that the objective of the composition would be to arrive
at a basic figure evoking the learning process of two dimensional space for
very young children. This figure proceeds in a double projection: flattened
volume (architectural reduction sketched in casual perspective) and the work
of anamnesis evoking, in these latest series, the names of departed friends.
In her recent paintings, Lisa Gardners work has once again been clarified
and has, one might say, become increasingly radiant. The pure white has been
weakened letting one imagine repentances in the transparencies as it slides
towards the edges of the canvas where color reappears in a decomposition of
the spectrum.
Signs are composed around sense, around literal legibility. Revived by new
uncertainties, the canvas currently creates a passage between the real world
and the transitory realm of ideas. Less like an object, but rather a testimony,
it is imbued with its own memory, Lisas and our own.
Paul-Marie Gaire, Exhibition curator,
Maison du Geste et de lImage, Paris, 1997
Loeuvre de Lisa Gardner est un métaphor visuel de la mémoire. Son alphabet de signes abstraites; peints, écrits ou gravés sur papier ou toile rappelle les traces laissées par lhomme au fil du temps sur des parois de grottes préhistoriques, sur des murs construits, ou même des graffitis enfantins à la craie sur les trottoirs de nos villes. La mémoire manifesté dans le palimpseste de murs anciens, les strates du temps, le passage de génération en génération, des aperçus, des fragments, des moments de vies. Parfois très nettes, parfois presque éffacées ou diffuses, les traces apparaissent, disparaissent, réapparaissent à travers les couches successives de la surface. Aux milieu des années 90, Gardner introduit des mots dans son oeuvre, citations de textes qui évoquent la mémoire et le passage du temps tels que le Bruit et la Fureur de William Faulkner ou la Hagada de Pessah (texte sacré hébraïque, relu chaque année lors de Pessah, la Paque Juive).
Quand la Glace Rencontre le Feu
Dans une limpidité
parfaite, LISA GARDNER nous obstrue totalement les forces volcaniques qui
préside à la phase finale de sa création: des formes
« froides » évoquant la transparence, le verre,
la cristallinité.
Quand on sait la technique de grattage, de superposition de formes et de matières,
lacharnement de lartiste autour de sa forge pour aboutir à
ces formes belles comme des cristaux on se dit que cette histoire est bien
celle de Vulcain attisant une braise qui se déclinerait comme des figures
tracées par des patins chauffés à blanc sur un pur bloc
de glace dans la quête du parfaire.
Jy lis personnellement pureté, légèreté,
liberté dans une rigoureuse retenue.
Sylvie Reymond-Lépine, Conservateur
Musée dArt Moderne de la Ville de Paris, Février 1992
Exposition 'Mi Canto'
Posée sur son support
dans un calme apparent, la peinture apparaît dans les toiles de Lisa
Gardner appliquée comme un principe. Sur ce blanc originel, celui de
la page, mais aussi blanc-confusion, brouillage des couleurs, les grattages
interviennent comme des ondes parasites organisées, produisant parfois
des impressions sonores, parfois des impressions musicales résultant
de lorganisation de ces sons.
Lobjectif de la composition serait de parvenir à une figure essentielle
qui évoque lapprentissage de lespace en deux dimensions
par les très jeunes enfants. Cette figure procède dune
double projection : le volume mis à plat (rabattement darchitecture
esquissé en perspective cavalière) et le travail danamnèse
qui évoque, dans les dernières séries, les prénoms
damis disparus.
Dans ces toiles récentes, le travail de Lisa Gardner sest encore
clarifié et sest investi, pourrions-nous dire, dun rayonnement
supplémentaire. Le blanc pur sest fragilisé, il laisse
deviner des repentirs dans les transparences et glisse vers le bord de la
toile en une décomposition du spectre où la couleur réapparaît.
Les signes se composent autour du sens, de la lisibilité littérale.
La toile, ravivée par de nouvelles incertitudes, laisse à présent
un passage entre le monde réel et lespace transitoire des idées.
Plus loin de lobjet, plus proche du témoinage, elle se charge
de sa propre mémoire, de celle de Lisa et de la nôtre.
Paul-Marie Gaire, Conservateur, Chargé des Expositions,
Maison du Geste et de lImage, Paris, 1997